Au Soudan, le général Hemedti, chef des paramilitaires FSR, entend créer un gouvernement parallèle à celui de Port-Soudan pour administrer les régions sous contrôle de ses Forces de soutien rapide. Hier, mardi 18 février 2025, à Nairobi au Kenya a été lancée l’Alliance fondatrice du Soudan. Cette initiative rassemble des acteurs de la société civile, de partis politiques et de groupes armés, disposés à soutenir la formation d’un nouveau gouvernement soudanais.

Ils étaient des centaines dans le centre international de conférences Kenyatta. Ahmed Abuzeid Ahmed, représente le parti Oumma, l’une des plus vieilles formations politique du pays, aujourd’hui divisée : « J’ai hâte de voir ce nouveau gouvernement car il y a de plus en plus de crimes de guerre, surtout dans le Darfour : Nyala, El-Fasher, Kabkabiya, dans ces villes, les avions militaires frappent les civils, pas les rebelles. Pour cette raison, on a besoin que ce gouvernement nous défende. »

« Il nous faut la paix »
Début janvier, les États-Unis, comme plusieurs ONG ont accusé les FSR du général Hemedti de commettre un génocide au Darfour. Muhamad Ahmad Hassan est le président du gouvernement civil du Darfour du Sud : « Je viens de Nyala. Je ne soutiens ni Hemedti, ni les FSR, mais je représente le gouvernement civil et je connais les besoins des populations du Darfour du Sud. Il nous faut la paix. Je vois les bombardements tous les jours. Ce nouveau gouvernement doit les arrêter. »

Début janvier, la coalition de la société civile Taqaddum a explosé. Le Mouvement pour la justice et l’égalité en faisait partie. Pour Ahmed Tugod, son secrétaire général, il est temps de changer de stratégie : « En l’absence d’une autorité capable de rassembler le pays, on doit créer une situation de facto. On ne prétend pas créer une autorité légitime sur le terrain. On ne nie pas qu’il y ait eu de nombreuses exactions. Mais nous voulons créer une nouvelle réalité pour aborder la communauté internationale. »

Nouvelle charte
Des organisations de la société civile, partis politiques, groupes armés et FSR doivent signer, vendredi 21 février, au Kenya une charte pour jeter les bases d’un nouveau gouvernement.