Dans les profondeurs mystiques de Fatick, là où la nuit parle et les esprits chuchotent, les maîtres devins ont parlé. Et le Sénégal a écouté.

 

Une tension quasi mystique s’est emparée de la foule ce samedi 2 août 2025, lors de la veillée annuelle Xooy, cérémonie sacrée de divination sérère.

Dans un silence lourd, une voix s’élève. Celle d’Adama Gackou, jeune voyant en transe, possédé par les esprits. Il annonce : un avenir troublé pour le Sénégal, de violentes manifestations, des tensions au sommet de l’État.

 

Puis, soudain, un souffle d’espoir : de bonnes récoltes à venir. Les cris fusent, les corps dansent.

La peur se mue en liesse.

 

✨ Le cercle des révélations

Dans le cercle sacré tracé au sol, un pentagramme blanc irradie sous la lumière blafarde. Gackou, drapé de gris-gris, une corne de bœuf au cou, va et vient, habité, hurlant en langue sérère les images qu’il reçoit :

 

« Des accidents graves, des pluies diluviennes, et surtout… des tensions politiques entre Diomaye Faye et Ousmane Sonko.

S’ils ne font pas les sacrifices nécessaires, chacun risque d’aller de son côté d’ici la présidentielle de 2029 ! »

 

Le public, suspendu à ses lèvres, vacille entre l’effroi et la fascination.

 

🔥 Le Xooy : quand l’Afrique parle à l’Afrique

Comme chaque année avant la saison des pluies, une vingtaine de saltigués – devins traditionnels – ont répondu à l’Appel.

Dans la région de Malango, le temps se suspend. Toute la nuit, et jusqu’au lendemain après-midi, les visions s’enchaînent : décès de célébrités, instabilité politique, catastrophes naturelles… rien n’est épargné.

 

Mais les devins ne se contentent pas d’annoncer : ils prescrivent.

Des sacrifices, des rituels, des prières. Des gestes qui, selon eux, pourraient conjurer le malheur.

 

« Le Xooy est un rendez-vous panafricaniste. Il apporte des solutions innovantes à nos problèmes locaux et à ceux de l’humanité », déclare Erick Gbodossou, initiateur de la cérémonie, appelant les autorités à reconnaître enfin ces savoirs endogènes.

 

🌀 Les seigneurs des signes

Parés de talismans, de coquillages, de miroirs ou de crânes d’oiseaux, les saltigués se succèdent.

Tambours battants, cris de défi, danses mystiques… L’ambiance est électrique. Certains se frappent la poitrine, d’autres lancent des piques.

 

Mais Adama Gackou domine la scène.

 

« Il travaille avec des djinns », souffle un spectateur.

« Il est trop fort. Tout ce qu’il prédit se réalise », s’émerveille Amath Ndiaye, venu de loin assister à cette nuit unique.

 

🕯️ Entre traditions oubliées et vérités ignorées

Abdoulaye Ndiaye, l’un des devins, rappelle un point troublant :

 

« Nous avions prévenu pour le naufrage du Joola en 2002. Les autorités n’ont pas écouté. Près de 1 900 morts. »

Il ajoute :

« Nous avions aussi annoncé la pandémie du Covid-19. »

 

Pour ces hommes et femmes de savoir, l’avenir peut être lu dans l’eau, le feu, le vent, les cauris.

Ils soignent, conseillent, protègent.

 

« Mais aujourd’hui, nos savoirs sont en danger. Les jeunes les renient, les méprisent… et avec eux, l’Afrique se coupe de ses racines », déplore El Hadji Malick Ngom, chef des saltigués lébous.

 

Et si le salut de l’Afrique venait de ses esprits ?

Pendant que certains regardent vers l’Occident, d’autres, à Fatick, plongent au cœur de l’ancestral, écoutent ce que les ancêtres, les éléments et les esprits murmurent.

Une Afrique connectée à son âme, à sa terre, à ses traditions, qui crie de toutes ses forces :

 

Ne nous oubliez pas.

Car dans le silence du Xooy, se cache peut-être l’avenir de la nation.

 

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