Ce vendredi 27 décembre 2024, dans le cadre de sa Déclaration de politique générale, le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a déclaré la fermeture prochaine des bases militaires étrangères présentes sur le territoire sénégalais. Cette décision s’inscrit dans une volonté de redéfinir les relations avec la France, dans un contexte marqué par les récentes déclarations du président Bassirou Diomaye Faye.

Lors d’une interview accordée à France 2 à la fin du mois de novembre, le président Faye avait exprimé son désaccord quant à la présence des forces françaises au Sénégal. Il avait notamment insisté sur la nécessité de revoir les accords de défense, en particulier celui signé en 2012, qui permet à la France de maintenir un contingent de 350 soldats dans le pays. Le président avait alors posé une question rhétorique : « En tant que Français, accepteriez-vous que des militaires sénégalais soient stationnés en France ? », laissant entendre que ces accords manquent d’équilibre et nécessitent une révision approfondie.

Bien que le président Faye n’ait pas explicitement appelé au départ immédiat des troupes françaises, il a précisé qu’aucun calendrier concret n’avait encore été fixé. Selon les termes de l’accord de 2012, une dénonciation nécessite un préavis de six mois afin d’assurer une transition ordonnée. Cet accord permet à la France d’utiliser certaines infrastructures militaires au Sénégal tout en fournissant une assistance en matière de formation et de soutien logistique.

Par ailleurs, Ousmane Sonko a annoncé une réorientation de la politique étrangère du Sénégal. Le gouvernement souhaite désormais privilégier les diplomates de carrière et renforcer les liens avec d’autres pays africains, marquant ainsi un retour à une tradition diplomatique axée sur la coopération régionale et africaine.