Sécurité routière : Marrakech accueille une conférence internationale de l’OMS

Sécurité routière : Marrakech accueille une conférence internationale de l’OMS
Ce mardi 18 février s’ouvre à Marrakech la 4e conférence ministérielle sur la sécurité routière, organisée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Maroc. C’est la première fois qu’un tel événement a lieu sur le continent africain, particulièrement touché par les accidents de la route.
Selon les chiffres officiels de l’OMS publiés le 16 février, 1,19 million de personnes ont perdu la vie sur les routes en 2021, soit plus de deux décès par minute. Malgré une légère baisse de 5 % par rapport à 2010, ce chiffre reste éloigné de l’objectif du plan Vision Zéro 2011-2030, qui visait une réduction de moitié des accidents mortels.
Les statistiques officielles sont souvent sous-estimées, en particulier en Afrique, où les taux de mortalité routière sont les plus élevés. Étienne Krug, directeur du Département des déterminants sociaux de la santé à l’OMS, souligne que l’insécurité routière est la première cause de mortalité chez les jeunes et la 12e cause tous âges confondus. L’objectif de cette conférence est d’accélérer les progrès en matière de sécurité routière.
Les experts insistent sur l’importance d’introduire des programmes éducatifs sur la sécurité routière dès l’école primaire. Certains suggèrent même un permis piéton, en plus des permis pour véhicules motorisés. En Côte d’Ivoire, l’ONG Amend réaménage les zones à risque autour des écoles grâce à une analyse du trafic par drone et à l’intelligence artificielle.
L’utilisation de l’intelligence artificielle permet de collecter et analyser rapidement des données sur la circulation, l’état des routes et la vitesse des véhicules. À Bouaké, ville ivoirienne où les deux-roues sont nombreux, l’ONG propose des améliorations d’infrastructure comme des barrières de sécurité, des séparateurs de voies et des dos d’âne.
Les dos d’âne restent l’une des solutions les plus efficaces pour réduire le nombre d’accidents. Toutefois, la sensibilisation reste essentielle. Le géographe Emmanuel Bonnet a constaté que le casque est peu ou mal utilisé à Bouaké : seuls 39 % des conducteurs de moto le portent, dont 25 % de manière incorrecte, tandis que 100 % des passagers s’en passent complètement.
En trois ans, la ville a enregistré 120 décès et plus de 3 500 admissions à l’hôpital dues aux accidents de la route. Ces chiffres illustrent l’urgence de renforcer les actions pour améliorer la sécurité routière, un enjeu majeur au cœur des discussions à Marrakech.