Sarah Ysha : La quête d’une identité retrouvée

Sarah Ysha : La quête d’une identité retrouvée
L’histoire de Sarah Ysha s’écrit entre deux mondes. Née au Brésil, où l’héritage africain a été brisé par des siècles de colonisation, elle a longtemps ignoré cette part essentielle de son être. Pourtant, un jour, un simple rythme a suffi à réveiller son sang, à faire vibrer en elle des souvenirs enfouis, transmis non par les mots, mais par les gènes. Ce fut le début d’une quête.
En 2022, elle pose ses valises au Bénin, terre ancestrale de nombreux Afro-Brésiliens. Dès lors, sa mission devient claire : reconstruire les ponts brisés entre son passé et son présent, entre l’Afrique et le Brésil. À travers la musique, la danse et les performances audiovisuelles, elle redonne voix aux âmes oubliées et aux récits effacés par l’Histoire.
Son art, marqué par les influences des Orixás et des rythmes sacrés du Candomblé, est une exploration de l’ancestralité. Ce n’est pas un simple retour aux traditions, mais une résurgence de ce qui a toujours été inscrit dans son corps. « La tradition est relative à la culture, mais l’ancestralité, c’est dans le sang », affirme-t-elle avec conviction.
La mémoire douloureuse de la traite négrière plane toujours. La « Porte du Non-Retour » fut une blessure ouverte, une séparation brutale. Mais aujourd’hui, Sarah Ysha croit en la « Porte du Retour ». Pour elle, revenir sur la terre de ses ancêtres n’est pas qu’un pèlerinage spirituel, c’est un acte de réparation. L’Afrique n’est pas seulement le passé, elle est aussi l’avenir. Un avenir où la diaspora et le continent se retrouvent pour bâtir une nouvelle humanité, où l’art devient le langage universel de la réconciliation et de la résilience.
Dans son parcours, l’Asie a joué un rôle particulier. De l’Inde au Japon, elle a exploré les philosophies orientales et les pratiques de méditation, cherchant toujours plus loin les liens invisibles entre l’homme et la nature, entre le visible et l’invisible. Mais à chaque étape, une vérité persistait : sa véritable source était ici, en Afrique.
Au FInAB, elle partage cette vision. Pour elle, l’Art n’est pas qu’un simple moyen d’expression. C’est une arme, une boussole, un miroir tendu aux peuples d’Afrique et de sa diaspora. Il rappelle aux Africains leur grandeur passée, leur richesse culturelle, et les invite à embrasser un futur où leur héritage est une force et non un fardeau.
Sarah Ysha est plus qu’une artiste. Elle est une passeuse de mémoire, une messagère du temps. Et à travers ses créations, elle insuffle un souffle nouveau à cette Afrique qui se réinvente, qui se redresse, et qui, enfin, s’appartient de nouveau.
✍🏽 Racines Africa News
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