Lundi 27 janvier, une réunion sans précédent s’est tenue en Éthiopie sous l’égide de l’Unesco, réunissant les 54 nations africaines. Au cœur des débats : la restitution des biens culturels pillés durant la colonisation. Mais derrière les discours diplomatiques, une question brûlante demeure : l’Afrique obtiendra-t-elle enfin réparation ?

Un Débat Attendu, Une Lutte Séculaire

Depuis des décennies, les musées occidentaux regorgent d’objets arrachés au continent africain. Masques, statuettes, trônes royaux… autant de trésors qui racontent l’histoire d’un peuple, d’un continent, mais qui, ironiquement, sont exposés loin de leur terre d’origine.

L’Unesco a joué son rôle de médiateur en instaurant ce dialogue entre États africains et pays détenteurs des œuvres spoliées. Mais le chemin est encore semé d’embûches. Certes, des restitutions ont déjà eu lieu, comme le retour des 26 trésors royaux du Bénin en 2021. Toutefois, ces gestes restent marginaux face à l’ampleur du pillage colonial.

Un Retour Attendu… Mais à Quel Prix ?

Un constat s’impose : si les pays africains réclament le retour de leurs biens, beaucoup doivent encore mettre en place des infrastructures adaptées à leur conservation. Les musées africains, sous-financés, peuvent-ils garantir une protection optimale de ces œuvres ? Faut-il privilégier leur retour dans des institutions ou dans les espaces publics, là où ils appartenaient autrefois aux communautés ?

Les experts présents en Éthiopie ont souligné un point crucial : la restitution ne peut se résumer à un simple transfert physique. Il s’agit d’une reconnaissance historique et d’un acte de justice envers les peuples dépossédés. La France, l’Allemagne ou encore les Pays-Bas, qui conservent des milliers d’objets africains, sont-ils prêts à aller au bout de cette démarche ?

Un Bras de Fer Diplomatique Inévitable

Le débat sur la restitution des œuvres spoliées dépasse les frontières africaines. Il s’inscrit dans une lutte géopolitique entre nations du Nord et du Sud. Faut-il négocier cas par cas ? Instaurer une législation internationale contraignante ?

Pour l’heure, les décisions restent au bon vouloir des États occidentaux. Certains avancent, d’autres traînent des pieds, arguant des questions de conservation ou de propriété juridique. Pendant ce temps, l’Afrique attend.

Le combat pour la restitution ne fait que commencer. Derrière les discours feutrés, une réalité s’impose : il ne s’agit pas simplement de récupérer des objets, mais de reconquérir une mémoire, une identité.

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