Avec l’arrivée de Mahamoud Ali Youssouf à la tête de la Commission de l’Union africaine (UA), la question de la redynamisation de l’organisation panafricaine revient au centre des débats. Malgré des ambitions affichées, l’UA peine à jouer pleinement son rôle en matière de gouvernance, de résolution des conflits et d’intégration économique. Quels leviers activer pour renforcer son efficacité ?

Recentrer l’Union africaine sur des actions concrètes

L’UA souffre d’un manque de résultats tangibles dans la gestion des crises. La persistance des conflits, notamment en RDC, au Soudan et au Soudan du Sud, illustre ses limites en matière de diplomatie préventive et d’intervention. Pour gagner en crédibilité, elle doit renforcer son autonomie financière et opérationnelle, avec une meilleure coordination entre les États membres et une montée en puissance de sa Force africaine en attente.

Améliorer la gouvernance interne et le financement

L’un des défis majeurs de l’UA réside dans son dépendance financière vis-à-vis des partenaires étrangers. Une réforme du financement de l’organisation permettrait de réduire cette influence et d’assurer une plus grande indépendance dans la prise de décision. Une transparence accrue et une meilleure gestion des ressources internes sont également essentielles pour restaurer la confiance des citoyens africains.

Renforcer l’intégration économique et la Zone de libre-échange continentale

Le projet de la ZLECAf (Zone de libre-échange continentale africaine) est une opportunité majeure pour renforcer l’intégration économique. Toutefois, sa mise en œuvre reste lente en raison des divergences politiques et des infrastructures insuffisantes. Accélérer ce processus permettrait de créer un véritable marché africain et de renforcer la souveraineté économique du continent.

Vers une diplomatie africaine plus affirmée

L’UA doit adopter une posture plus ferme face aux crises et aux interférences extérieures. Une diplomatie plus proactive, menée par Mahamoud Ali Youssouf, pourrait redéfinir l’influence de l’Afrique sur la scène internationale. En renforçant ses partenariats stratégiques et en défendant une voix commune, l’organisation pourrait mieux représenter les intérêts du continent.

L’Union africaine est à un tournant. Pour être un véritable moteur de développement et de stabilité, elle doit se réformer en profondeur et prouver son efficacité sur le terrain.