Le vent du changement souffle sur le Niger, et il emporte avec lui les vestiges d’une tutelle étrangère longtemps contestée. Expulsion de responsables chinois, rupture avec la Francophonie, audit des contrats pétroliers… Niamey ne se contente plus d’être un simple spectateur des jeux de pouvoir internationaux. Le général Abdourahamane Tiani et son gouvernement affichent une volonté claire : reprendre le contrôle des ressources stratégiques du pays et imposer leur vision souveraine.

 

Francophonie : Un instrument sous influence ?

Le 17 mars 2025, le Niger claque la porte de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), suivi par le Mali et le Burkina Faso. Un acte symbolique fort qui traduit une rupture assumée avec une institution jugée téléguidée par Paris. Pourquoi maintenant ? Parce que, selon plusieurs observateurs, les discussions avec l’OIF n’ont jamais abouti à une relation équitable. La domination franco-sahélienne dans l’organisation et son alignement sur les intérêts de l’Élysée n’ont fait que renforcer la méfiance de Niamey.

Pétrole et ressources : Fin du pillage organisé ?

Mais la vraie bataille se joue ailleurs : dans les entrailles du sol nigérien. Depuis des décennies, les richesses minières et pétrolières du pays profitent davantage aux multinationales étrangères qu’au peuple nigérien. Le 14 mars 2025, Niamey décide d’expulser trois dirigeants chinois impliqués dans la gestion des ressources pétrolières du pays. Un signal fort à Pékin, mais aussi à tous ceux qui pensaient pouvoir continuer à exploiter les ressources nigériennes en toute opacité.

Les contrats signés sous les administrations précédentes, notamment sous Mahamadou Issoufou et Mohamed Bazoum, sont désormais sous le microscope du ministère de la Justice. Certains de ces accords, jugés léonins, n’ont même jamais été transmis au gouvernement actuel ! Une situation inacceptable qui pousse Niamey à exiger des audits approfondis sur les flux financiers et le paiement des royalties.

Une guerre à fronts multiples

Le Niger joue une partition délicate : reprendre son autonomie sans se couper totalement de la Chine, un partenaire commercial incontournable. Contrairement à la France, qui fait face à un rejet massif dans l’espace sahélien, Pékin garde encore une carte à jouer. L’expulsion des trois responsables chinois n’est donc pas une déclaration de guerre, mais plutôt un avertissement : le Niger veut des partenaires, pas des prédateurs.

Les semaines à venir seront décisives. Le Niger va-t-il réussir à imposer sa souveraineté face aux pressions économiques et diplomatiques internationales ? Une chose est certaine : l’Afrique de demain ne sera plus celle d’hier.

✍🏽 Racines Africa News

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