Le président français, Emmanuel Macron, a une fois de plus provoqué un tollé lors de la Conférence annuelle des ambassadrices et des ambassadeurs. Affirmant que les interventions militaires françaises au Sahel depuis 2013 avaient été indispensables, il s’est indigné de l’« oubli de gratitude » des dirigeants africains. Mais ces propos, teintés d’ironie, soulèvent une question cruciale : qui doit remercier qui dans cette lutte pour la souveraineté et la sécurité en Afrique ?

La France : Héroïne ou Opportuniste ?
Emmanuel Macron a rappelé que « sans l’intervention française, aucun dirigeant africain ne gérerait un pays souverain ». Une déclaration qui résonne comme une sentence paternaliste, méprisant les efforts des peuples africains. Certes, les opérations « Serval » et « Barkhane » ont contribué à repousser des menaces terroristes, mais à quel prix ? Avec 58 soldats français morts et des milliards dépensés, le coût pour la France est indéniable. Pourtant, les conséquences pour l’Afrique – ingérences étrangères, instabilité accrue, montée du sentiment anti-français – sont tout aussi significatives.

Le Tchad riposte
Abderaman Koulamallah, ministre des affaires étrangères tchadien, n’a pas tardé à répondre. Qualifiant l’attitude du président français de « méprisante », il a dénoncé une posture qui infantilise l’Afrique et renforce les stigmates postcoloniaux. La diplomatie française, autrefois incontournable sur le continent, semble vaciller sous le poids de ses contradictions.

« Nous ne sommes pas les supplétifs de putschistes »
Dans une tentative de justifier les retraits militaires récents du Mali, du Burkina Faso et du Niger, Macron a soutenu que la France « ne sert pas les putschistes ». Pourtant, le débat dépasse de loin les seuls coups d’État. Les peuples africains réclament une véritable indépendance et rejettent toute forme de tutelle, qu’elle soit militaire, économique ou idéologique.

L’échec du partenariat ?
Le Sénégal, par la voix de son Premier ministre, Ousmane Sonko, a fermement contredit Macron. Annonçant la fin de toute présence militaire étrangère d’ici 2025, il a rappelé que cette décision émanait de la souveraineté du pays. Selon Sonko, loin d’être un partenaire fiable, la France a souvent aggravé l’instabilité, comme en Libye, avec des répercussions désastreuses sur la région.

Un appel au respect mutuel
Ces prises de position révèlent une fracture profonde entre la France et ses anciens « partenaires » africains. L’heure n’est plus à l’arrogance ni aux justifications paternalistes. Les relations franco-africaines doivent évoluer vers un respect mutuel, basé sur la reconnaissance des souverainetés nationales et des aspirations populaires.

L’Algérie et l’affaire Sansal : une autre plaie ouverte
Pour conclure, Macron n’a pas hésité à critiquer l’Algérie pour la détention de Boualem Sansal. Accusant Alger de se « déshonorer », il a plaidé pour la libération immédiate de l’écrivain. Mais là encore, ces critiques soulèvent des questions : s’agit-il d’un véritable plaidoyer humanitaire ou d’une tentative de détourner l’attention des débats sur l’Afrique subsaharienne ?

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