L’Afrique, berceau de l’humanité et terre de civilisations puissantes, regorge de richesses culturelles, spirituelles et intellectuelles. Pourtant, l’identité africaine a été affaiblie par l’histoire : esclavage, colonisation, aliénation culturelle, mondialisation. Résultat ? Beaucoup d’Africains ignorent ou rejettent leur propre héritage.

 

Il est temps de redécouvrir ce trésor. Loin d’un retour au passé, il s’agit d’un réveil : retrouver notre essence pour mieux avancer.

 

Notre identité : multiple, blessée, mais vivante

L’identité africaine est plurielle, enracinée dans nos langues, nos traditions, nos arts, nos croyances et nos valeurs. Elle est la mémoire de royaumes brillants comme Kemet (Égypte ancienne), l’Empire du Mali, le royaume du Bénin, ou encore le Kanem-Bornou.

 

Mais elle porte aussi les cicatrices de l’histoire. Ces blessures ont engendré une perte de repères et un complexe d’infériorité. Résultat : certains Africains valorisent plus ce qui vient d’ailleurs que ce qui vient d’eux-mêmes.

 

Pourquoi redécouvrir notre identité ?

1- Pour réécrire notre histoire avec nos mots. L’histoire racontée par d’autres nous a déformés. Il faut retrouver notre voix.

2- Pour unir notre diversité : nos langues, nos tenues, nos musiques, nos croyances sont des forces, pas des failles.

3- Pour inventer un modèle de développement endogène, qui s’inspire de nos savoirs et pratiques pour répondre à nos propres besoins.

4- Pour parler au monde d’égal à égal, avec une voix forte, claire et enracinée. Une Afrique qui s’assume peut tout oser.

 

Les obstacles à surmonter

* L’aliénation mentale : croire que tout ce qui est africain est inférieur.

* L’invasion culturelle : médias, langues et systèmes étrangers qui dominent nos esprits.

* Le rejet de soi : honte de nos langues, de nos noms, de nos spiritualités.

 

Comment retrouver notre force ?

1- Réformer l’école pour y intégrer nos langues, nos figures historiques, nos valeurs et nos héros.

2- Investir dans la culture : soutenir les créateurs africains qui parlent de nous avec vérité et fierté.

3- Renforcer nos langues : les utiliser dans l’administration, les médias, les sciences et la technologie.

4- Favoriser le lien entre générations : les anciens sont des bibliothèques vivantes. Il faut les écouter avant qu’ils ne se taisent.

 

Redécouvrir l’identité africaine, ce n’est pas regarder en arrière. C’est retrouver notre colonne vertébrale, notre dignité, notre pouvoir d’agir. Ce que nous sommes vraiment est déjà en nous : il suffit d’ouvrir les yeux, d’écouter, de transmettre, d’oser. C’est en assumant qui nous sommes que nous deviendrons ce que nous devons être.

 

Par Agossou S.B. ATTINZOVE, l’Africain Engagé !