Depuis le 1ᵉʳ janvier, le Ghana marque un tournant historique : tous les citoyens africains peuvent désormais entrer sur son territoire sans visa. Avec cette décision, le pays rejoint une courte liste de visionnaires comprenant le Rwanda, les Seychelles, la Gambie, et le Bénin. Mais au-delà du symbole, que signifie ce geste pour l’avenir du continent ?

Cette initiative audacieuse découle d’une volonté claire du président sortant Nana Akufo-Addo. En janvier 2024, il avait exprimé son ambition de contribuer à un marché unique africain, en ligne avec les objectifs de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Selon lui, cette exemption de visa vise à booster la croissance économique, créer des emplois, et éradiquer la pauvreté. Un an plus tard, il joint l’acte à la parole, consolidant ainsi son héritage avant de quitter le pouvoir.

Cependant, une question brûle : pourquoi si peu de pays africains emboîtent-ils le pas ? Sur les 54 nations du continent, seuls cinq garantissent une entrée sans visa à tous les Africains. La majorité s’accroche à des accords bilatéraux ou communautaires, freinant une véritable libre circulation. Cette disparité révèle une fracture dans la vision panafricaine : un continent en quête d’unité, mais encore prisonnier de ses politiques protectionnistes.

Le Ghana montre la voie, mais reste à savoir si les autres suivront. L’unité africaine commence par la libre circulation de ses peuples, une idée longtemps chantée mais rarement appliquée. Ce geste du Ghana interpelle : combien de temps encore certains États mettront-ils leurs propres citoyens en second plan face à une vision continentale ?

Alors que le Ghana prouve que l’ouverture peut coexister avec la souveraineté, il devient urgent pour les autres pays d’envisager des réformes similaires. Une Afrique unie, c’est une Afrique forte. Le moment est venu de passer des paroles aux actes.

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