L’Afrique identifie la culture comme un moteur de développement inclusif lors de la consultation MONDIACULT

L’Afrique identifie la culture comme un moteur de développement inclusif lors de la consultation MONDIACULT
Les 22 et 23 janvier 2025, une consultation régionale pour l’Afrique s’est tenue en ligne dans la perspective de la Conférence MONDIACULT 2025. La consultation a rassemblé 46 États membres, des organisations intergouvernementales, des organisations non gouvernementales et des institutions académiques.
Les discussions ont été présidées par l’honorable Mme Ummi Bashir, C.B.S, Secrétaire principale du Ministère du Genre, de la Culture, des Arts et du Patrimoine du Kenya, avec comme Co-présidente S.E. Mme Yolande Elebe Ma Ndembo, Ministre de la Culture, des Arts et du Patrimoine de la République démocratique du Congo, et comme Rapporteur S.E. M. Moussa Moise Sylla, Ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat de la Guinée.
La consultation a souligné le rôle essentiel des droits culturels dans la sauvegarde de la diversité et de la résilience culturelles. Les participants ont discuté de l’importance de la restitution des biens culturels comme une question d’accès équitable aux expressions culturelles, mais aussi de justice, de reconnaissance historique et de sentiment de propriété. Les États africains ont également exploré des formes alternatives de restitution, telles que l’utilisation de la technologie numérique pour améliorer l’accès au patrimoine culturel. La consultation a également appelé à des approches diverses qui respectent les droits des peuples autochtones et des biens culturels. En outre, les participants ont souligné que la protection de la propriété intellectuelle des artistes et la transmission des connaissances culturelles sont essentielles pour préserver le riche patrimoine de l’Afrique.
Au cours d’une session consacrée aux technologies numériques dans le secteur culturel, les participants ont reconnu les opportunités offertes par les plateformes numériques et l’intelligence artificielle (IA) pour développer les expressions culturelles et l’innovation. Dans le même temps, ils ont également souligné les défis, y compris le piratage et les préoccupations éthiques entourant les technologies émergentes. Ils ont proposé d’améliorer l’infrastructure numérique et de doter les artistes des compétences nécessaires pour naviguer efficacement dans le paysage numérique.
“Nous avons entendu un appel retentissant à la célébration et à la sauvegarde du riche patrimoine culturel et de la diversité linguistique de l’Afrique pour les générations futures. Alors que le continent embrasse le pouvoir de transformation des technologies numériques, l’UNESCO est prête à soutenir les pays dans leurs efforts pour développer une économie créative inclusive. ” Ernesto Ottone R., Sous-Directeur général pour la culture de l’UNESCO
Lors d’une discussion sur l’éducation culturelle et artistique, les participants ont appelé à l’intégration des langues locales, des connaissances traditionnelles et du patrimoine culturel dans les programmes scolaires. Ils ont également proposé une coopération interministérielle ainsi que des partenariats entre les écoles et les organisations culturelles afin d’enrichir les expériences d’apprentissage.
Le potentiel des industries créatives en tant que moteur de la croissance et de l’emploi des jeunes a été largement examiné, de même que l’importance d’accroître les investissements dans les politiques culturelles, de renforcer les protections sociales pour les artistes et d’améliorer l’accès aux marchés internationaux par le biais de programmes de mobilité. Les propositions incluent une meilleure collecte de données pour mesurer l’impact de la culture et l’allocation d’au moins 1 % des budgets nationaux au secteur culturel et créatif.
L’action climatique par la culture est une autre priorité. Les systèmes de connaissances traditionnelles ont été identifiés comme essentiels pour gérer les ressources naturelles, garantir la sécurité alimentaire et améliorer la préparation aux catastrophes. Les participants ont appelé à une approche culturelle des politiques climatiques et à l’engagement des communautés locales dans des pratiques durables.
” À une époque de changements dynamiques à l’échelle mondiale, nous devons avoir une vision claire de la direction que nous voulons donner au secteur culturel. Comme le dit le dicton swahili, Umoja ni Nguvu, utengano ni udhaifu – l’unité est une force, la division est une faiblesse. Montrons notre force dans l’unité.”
Mme Ummi Bashir, C.B.S, Secrétaire principale du Ministère du Genre, de la Culture, des Arts et du Patrimoine du Kenya
La culture a été célébrée comme une force unificatrice pour la paix et la réconciliation. Les discussions ont mis en évidence le pouvoir des événements culturels, tels que les festivals et les échanges transfrontaliers, dans la promotion de la cohésion sociale. Les investissements dans la diplomatie culturelle et les programmes sensibles aux conflits ont été encouragés afin de remédier aux divisions historiques et de promouvoir le dialogue dans les régions touchées par les conflits.
Les représentants ont souligné la contribution multiforme de la culture à la durabilité et ont fortement soutenu l’établissement de la culture en tant qu’objectif à part entière dans l’agenda post-2030. La consultation régionale africaine marque une étape importante dans le parcours du continent pour réaffirmer sa diversité culturelle sur la scène mondiale. Les recommandations exploitables partagées au cours des sessions façonneront les contributions de l’Afrique à MONDIACULT 2025 et placeront la voix de la région au centre de l’agenda mondial.