Ce 14 octobre 2024, Kémi Seba, l’un des activistes panafricanistes les plus connus et souvent controversés, a été arrêté par la police française pour avoir pénétré illégalement sur le territoire français. Cette arrestation marque un nouvel épisode dans une relation tendue de longue date entre l’État français et celui qui s’est fait connaître par ses prises de position virulentes contre le néocolonialisme et l’impérialisme français en Afrique.

Une arrestation qui s’inscrit dans un contexte de répression

Selon les premiers rapports, Kémi Seba aurait été appréhendé dès son arrivée en France, où il est pourtant persona non grata depuis plusieurs années. Le militant, originaire du Bénin, est bien connu pour ses discours dénonçant les relations postcoloniales entre la France et ses anciennes colonies africaines, qu’il qualifie souvent d’« exploitations néocoloniales ».

Cette arrestation survient dans un climat où Kémi Seba accuse régulièrement l’État français de répression systématique. Il a déjà déclaré que ses activités étaient surveillées de près par les services de renseignement français, et ce depuis le début de ses actions militantes dans les années 2000. Il n’hésite pas à qualifier la France de « terre hostile » à la pensée critique indépendante, particulièrement en ce qui concerne les critiques ouvertes des politiques africaines de Paris.

Une figure controversée mais influente

Kémi Seba s’est imposé comme une figure incontournable des mouvements panafricanistes contemporains. De ses prises de position contre le franc CFA à ses critiques des chefs d’État africains qu’il considère comme des « marionnettes » des puissances occidentales, ses actions lui ont valu autant de soutiens que d’oppositions. Sa capacité à mobiliser les jeunes Africains, aussi bien sur le continent qu’au sein de la diaspora, fait de lui un acteur influent dans les débats autour de la souveraineté africaine.

Cependant, ses méthodes et ses discours radicaux lui ont également attiré de nombreux ennemis. En France, ses discours sont souvent perçus comme une menace à l’ordre public, et plusieurs de ses rassemblements ont été interdits par les autorités.

Le retour des tensions

La récente arrestation de Kémi Seba s’inscrit dans une série d’événements marquant le retour des tensions entre lui et la France. En 2019, il avait été expulsé du Sénégal, et la France avait déjà cherché à limiter son influence en Europe. L’arrestation d’aujourd’hui pourrait raviver les débats sur la liberté d’expression et la manière dont l’État français gère les voix critiques qui viennent de ses anciennes colonies.

 

Pour l’instant, aucune déclaration officielle n’a été faite par l’équipe juridique de l’activiste, mais il est fort probable que cet incident suscite une nouvelle vague de soutien dans les cercles panafricanistes.

En attendant de connaître les suites judiciaires de cette affaire, une chose est certaine : Kémi Seba continue de polariser l’opinion publique, non seulement en Afrique, mais aussi en Europe.