Au total, près de 10 ambassades et 17 consulats, notamment en Europe et en Afrique, sont concernés, selon un document interne du département d’État dont le média américain CNN a eu connaissance.

Le retour de Donald Trump marque non seulement un bouleversement au niveau du commerce mondial, avec l’instauration de droits de douane conséquents, mais aussi une refonte de l’appareil diplomatique américain. Depuis son investiture, le président américain s’emploie notamment à réduire drastiquement le budget de l’État fédéral, sous l’influence du département de l’efficacité gouvernementale géré par Elon Musk.

Dans un document interne du département d’État obtenu par CNN cette semaine, plusieurs recommandations sont émises pour tenter de faire baisser les coûts du gouvernement fédéral. Parmi elles, fermer des dizaines d’ambassades et de consulats américains à l’étranger, dont une partie significative en Afrique.

Des chiffres « prématurés » ou « erronés » ?
Sur le continent, les ambassades concernées sont celles de la Centrafrique, du Congo-Brazzaville, de l’Érythrée, de la Gambie, du Lesotho et du Soudan du Sud. Les autorités américaines envisagent également de fermer leur consulat à Douala, au Cameroun, et à Durban, en Afrique du Sud. Pour le reste du monde, la liste comprend les ambassades de Malte et du Luxembourg ou encore des consulats en Corée du Sud, en France et en Allemagne.

Une des mesures proposées est également de diminuer l’ampleur des missions diplomatiques en Irak et en Somalie, deux pays où la présence américaine a été importante ces dernières décennies, et de « redimensionner » d’autres avant-postes diplomatiques.

Le secrétaire d’État Marco Rubio a-t-il approuvé ce plan de fermetures massives ? Pour le moment, aucune information n’a fuité sur la question. Interrogée sur les informations de ce document interne, la porte-parole du département d’État, Tammy Bruce, n’a pas apporté plus de précisions. « Le type de chiffres et ce que nous avons tendance à voir sont des rapports qui sont prématurés ou erronés, basés sur des fuites de documents provenant d’un endroit inconnu », a-t-elle affirmé, suggérant de vérifier auprès de la Maison-Blanche.

Se reposer sur les ambassades des pays voisins
Sur quoi ces choix sont-ils basés ? Le document consulté mentionne simplement que « les postes ont été évalués sur la base des réactions et remarques des bureaux régionaux […] de la charge de travail consulaire, du coût par poste, de l’état des installations et de l’évaluation de la sécurité ». Il s’agirait par exemple d’avoir une « direction à double casquette » dans les postes à missions multiples, ou des postes plus flexibles avec des effectifs limités.

Reste que si ces recommandations venaient à être mises en place, elles constitueraient une difficulté de plus pour les citoyens des pays africains souhaitant obtenir un visa américain. Le document propose en effet que les fonctions des ambassades fermées soient assurées par des avant-postes situés dans les pays voisins.

Mais cela augmenterait encore les coûts pour les bénéficiaires s’ils devaient se rendre à l’étranger pour effectuer ces démarches, alors que le prix d’un visa américain est souvent de plusieurs centaines de dollars. Pour un simple visa de tourisme pour un Kényan par exemple, il faut déjà débourser pas moins de 185 dollars.