La chefferie traditionnelle a toujours été le socle de l’organisation sociale et culturelle au Bénin. Rois, chefs supérieurs et chefs coutumiers incarnent une mémoire vivante, un lien sacré entre le passé et le présent. Pourtant, leur pouvoir n’est plus aussi absolu qu’autrefois. Désormais, ils évoluent dans un cadre juridique strict, placé sous le regard vigilant de l’État.

Depuis le 13 mars 2025, une nouvelle loi encadre officiellement la chefferie traditionnelle au Bénin. En attente de promulgation, ce texte impose des règles claires en matière de succession, de gouvernance et de sanctions. Plus question de laisser place à l’arbitraire ou à l’influence politique : les décisions doivent désormais se conformer aux us et coutumes, mais aussi aux principes républicains.

Un pouvoir limité par l’État
Si autrefois les rois et chefs coutumiers régnaient sans partage, aujourd’hui, leur autorité est strictement encadrée. Désignation des successeurs, gestion de l’interrègne, convocation du conseil de trône : tout doit être signalé à l’État dans des délais précis. Cette loi ne laisse plus de place aux arrangements de coulisses ou aux successions contestées.

Mais surtout, elle impose des limites aux chefs traditionnels. Finies les prises de position politiques ou les dérives personnelles sous couvert d’autorité coutumière. Les manquements graves sont désormais passibles de sanctions progressives :

🔹 Avertissement par l’autorité préfectorale
🔹 Suspension décidée par le ministre de l’Intérieur
🔹 Destitution en cas de fautes répétées

Et l’État ne plaisante pas : un chef condamné par la justice perd automatiquement son statut. Adieu couronne, prestige et avantages.

Entre tradition et République : un équilibre fragile
Le Bénin cherche à préserver ses institutions coutumières tout en évitant qu’elles deviennent des instruments d’influence politique. Mais cette loi pose une question cruciale : jusqu’où peut-on encadrer un pouvoir traditionnel sans le vider de sa substance ?

Les rois et chefs coutumiers, garants des traditions ancestrales, accepteront-ils sans broncher ces nouvelles restrictions ? L’État peut-il réellement concilier respect des coutumes et exigences républicaines ?

Le défi est de taille, et la réponse se jouera sur le terrain. Un bras de fer est-il en marche ?

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