Alors que l’institution ouest-africaine est confrontée au départ de plusieurs de ses membres, qui ont créé l’Alliance des États du Sahel (AES), le président sierra-léonais s’apprête à en prendre la présidence tournante.

Contrairement aux habitudes, cette fois deux présidents anglophones se succéderont pour diriger l’organisation d’Afrique de l’Ouest qui a fêté ses 50 ans cette année. Dimanche 22 juin, le président sierra-léonais, Julius Maada Bio, a été élu à la tête de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), après les deux mandats du Nigérian Bola Tinubu.

« Je voudrais exprimer ma gratitude », a réagi Julius Maada Bio dans un post sur ses réseaux sociaux. « Je suis désireux de renforcer notre collaboration et de travailler ensemble pour une sous-région prospère et florissante qui nous profite à tous », a-t-il ajouté à l’adresse des différents chefs d’État et de gouvernement présents, lors d’un sommet organisé à Abuja, au Nigeria.

« Notre région est à la croisée des chemins », a-t-il déclaré lors de son discours d’investiture. Elle « est confrontée à de graves défis, certains de longue date, d’autres nouveaux et évolutifs », a-t-il jugé. Ces défis incluent « l’insécurité au Sahel et dans les États côtiers, le terrorisme, l’instabilité politique, les flux d’armes illicites et le crime organisé transnational ».

Le chef de l’État sierra-léonais a été félicité sur X par son homologue sénégalais. Bassirou Diomaye Faye était l’un des grands favoris pour cette élection.

Un bilan contrasté pour Bola Tinubu
Le président sortant de la Cedeao a reconnu dans un discours les « défis rudes et constants qui continuent d’entraver [leurs] aspirations », notamment le départ du Mali, du Niger et du Burkina Faso de l’institution régionale. Il a cité comme exemple « les menaces sécuritaires, l’extrémisme violent et d’autres tendances transfrontalières » qui continuent de s’étendre et de s’intensifier.

Les attaques jihadistes au Sahel sont récurrentes avec une augmentation des incursions dans les grandes villes. Le Nigeria, pays hôte, a également subi une hausse des attaques ces dernières semaines, que ce soit contre des villages ou des bases militaires.

Des coups d’État et des tentatives de coups d’État ont aussi touché presque la moitié des pays membres originels de la Cedeao durant la dernière décennie, créant des tensions entre voisin.