Dakar, 21 mars 2025 – L’ONG Urgences Panafricanistes a organisé un débat majeur sur la question des réparations pour les nations africaines. Réunissant militants et intellectuels, l’événement a mis en lumière les séquelles persistantes de la colonisation et de l’esclavage.

Beyna Gueye, leader du parti PASTEF à Dakar, a appelé à une prise de conscience collective pour garantir un avenir souverain à l’Afrique. Persécuté sous l’ancien président Macky Sall, il s’est imposé comme une figure de la lutte pour l’autodétermination.

 

L’héritage colonial freine l’essor africain

Lors de son intervention, Beyna Gueye a dénoncé l’impact du passé colonial sur les défis économiques et sociaux du continent. “90 % des difficultés actuelles de l’Afrique trouvent leur origine dans notre relation passée avec l’Occident”, a-t-il affirmé. Pour lui, la question des réparations dépasse l’enjeu financier et s’inscrit dans une dynamique de reconquête identitaire et économique.

“Nous ne pouvons parler de développement sans reconnaître notre passé—du massacre de Thiaroye en 1944 aux nombreuses injustices que nous avons abordées aujourd’hui”, a-t-il poursuivi. Le massacre de Thiaroye, où des tirailleurs sénégalais ont été exécutés par l’armée coloniale française, reste un symbole fort de la répression coloniale. Gueye insiste : avant toute demande de compensation, il est essentiel de préserver et de transmettre la vérité historique.

Le Sénégal, fer de lance du panafricanisme

Beyna Gueye a mis en avant la conscience politique du peuple sénégalais et la transition démocratique du pays comme un exemple pour le continent. Il a salué le président Ousmane Sonko, le décrivant comme un leader inspirant pour la jeunesse africaine et un acteur clé du panafricanisme.

“Nous partageons une vision commune. Le véritable changement viendra lorsque nous serons en mesure d’influencer les décisions à haut niveau. Pour transformer l’Afrique, nous devons accéder aux postes de pouvoir clés”, a-t-il déclaré.

Un appel à l’action collective

Il a exhorté les dirigeants africains à aller au-delà des discours en prenant des mesures concrètes pour obtenir des réparations. “L’objectif de cette rencontre est de formuler des stratégies tangibles. Urgences Panafricanistes doit poursuivre son combat pour une unité africaine réelle, car sans elle, rien n’est possible”, a-t-il insisté.

S’adressant à la jeunesse, il a conclu sur une note déterminée : “Nous sommes la génération du changement. Ce combat est le nôtre, et nous devons être à la hauteur.”

Le débat de Dakar marque un tournant : la question des réparations n’est plus un simple débat théorique, mais une exigence incontournable. Reste à voir si les dirigeants africains transformeront cette dynamique en action concrète sur la scène internationale.