Ces derniers jours, le hashtag #AntiHSM a pris de l’ampleur sur le réseau social X en France, devenant l’un des sujets les plus discutés. Ce sigle, qui signifie « anti-harcèlement sexiste, misogyne et misogynoir », désigne un néologisme décrivant les formes spécifiques de harcèlement visant les femmes noires. Le mouvement a été lancé par quatorze femmes, dont certaines ont elles-mêmes été victimes de ce type de harcèlement. Leur initiative s’inscrit dans une lutte croisée contre le sexisme et le racisme.

Le mouvement #AntiHSM a émergé en réponse à l’augmentation inquiétante des attaques en ligne ciblant les femmes noires, souvent caractérisées par une combinaison de racisme, de sexisme, et de misogynoir, une forme spécifique de misogynie dirigée contre les femmes noires. Cette intersectionnalité des oppressions est au cœur du combat porté par les initiatrices de #AntiHSM, qui cherchent à sensibiliser le public aux multiples facettes de la discrimination en ligne.

Les fondatrices du mouvement ont décidé de s’organiser après qu’une série de cas de cyberharcèlement ait attiré l’attention du public. Parmi les victimes, certaines ont partagé des témoignages poignants sur l’impact destructeur de ces attaques sur leur vie personnelle et professionnelle. Des insultes racistes aux menaces de violence, ces femmes sont confrontées à un torrent de haine qui reflète les préjugés profondément enracinés dans la société.

Le hashtag #AntiHSM est rapidement devenu un cri de ralliement pour les internautes désireux de dénoncer ces comportements toxiques et de soutenir les victimes. De nombreuses personnalités publiques, militantes et organisations ont rejoint le mouvement, appelant à une action collective pour mettre fin au cyberharcèlement. Les discussions autour de #AntiHSM ont également souligné l’urgence de repenser les politiques des réseaux sociaux, souvent critiquées pour leur inefficacité à protéger les utilisateurs des abus en ligne.

Par ailleurs, les créatrices du mouvement ne se contentent pas de sensibiliser le public. Elles appellent également à des changements concrets, notamment à travers des campagnes pour renforcer les lois contre le cyberharcèlement et à encourager les plateformes numériques à mettre en place des mécanismes plus efficaces pour identifier et sanctionner les harceleurs. En outre, elles encouragent les femmes noires à prendre la parole et à ne pas se laisser intimider par les attaques en ligne.

Le succès grandissant de #AntiHSM montre que la lutte contre le cyberharcèlement des femmes noires est un enjeu crucial de notre époque. Ce mouvement incarne la résistance face à une forme de violence qui, jusqu’à récemment, restait largement sous-estimée. En unissant leurs voix, les femmes derrière #AntiHSM espèrent transformer la colère et la douleur en un puissant levier de changement social, pour un internet plus sûr et inclusif pour toutes et tous.

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