AES : Le Burkina Faso et le Niger lâchent-ils le Mali ?

AES : Le Burkina Faso et le Niger lâchent-ils le Mali ?
L’Alliance des États du Sahel (AES), présentée comme un bloc uni contre les ingérences étrangères, traverse une zone de turbulences. Le Burkina Faso et le Niger, partenaires du Mali au sein de cette coalition, semblent pourtant prendre une direction inattendue : un rapprochement militaire avec un acteur que Bamako considère comme un adversaire stratégique, l’Algérie.
Alors que les relations entre le Mali et Alger sont gelées, ce dernier tisse discrètement des liens avec Ouagadougou et Niamey, une manœuvre qui alimente des soupçons de trahison et fragilise davantage l’équilibre du bloc sahélien.
Un jeu d’alliances qui divise
Le Niger, qui a récemment rejoint l’AES, adopte une posture plus souple vis-à-vis d’Alger, contrairement au Mali qui a choisi une rupture totale. Cette ouverture s’est illustrée par la visite du Premier ministre nigérien Mohamed Lamine Zain en Algérie, accompagné de son ministre de la Défense, le lieutenant général Salifu Modela.
Pendant ce temps, le Burkina Faso ne reste pas en marge. Alger multiplie les initiatives diplomatiques pour renforcer ses relations avec Ibrahim Traoré, le capitaine burkinabè au pouvoir. Une dynamique qui pousse de nombreux observateurs à s’interroger : le Mali est-il isolé au sein même de son propre camp ?
Le Mali riposte : une rupture définitive avec Alger
Face à cette situation, Bamako a pris une décision radicale : mettre un terme à l’accord de réconciliation nationale signé sous l’égide de l’Algérie en 2015. Plus encore, le pays classe désormais Alger dans la liste des nations avec lesquelles toute coopération est déconseillée, aux côtés de la France et des États-Unis. Une décision lourde de conséquences qui acte une fracture diplomatique profonde.
L’AES en péril ?
Malgré la tentative de médiation algérienne après le coup d’État au Niger, la junte nigérienne a refusé toute ingérence directe d’Alger, tout en maintenant un dialogue prudent. Une double approche qui reflète une réalité plus large : le jeu d’alliances dans la région est en pleine mutation.
Le Burkina Faso et le Niger, en diversifiant leurs alliances, prennent-ils leurs distances avec le Mali ou cherchent-ils simplement à élargir leurs options stratégiques ? Une chose est certaine : l’unité de l’AES est aujourd’hui plus fragile que jamais.
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✍🏽 Racines Africa News