AES : 15 000 soldats et 9 000 agents de sécurité bientôt recrutés

AES : 15 000 soldats et 9 000 agents de sécurité bientôt recrutés
Le Mali poursuit sa réorganisation face aux nombreux foyers de tensions armées sur son territoire. Depuis plusieurs mois, les autorités de transition mettent en avant une stratégie offensive contre les groupes armés actifs dans le centre et le nord du pays. Des opérations militaires ciblées ont permis la reprise de plusieurs localités, avec l’appui d’alliés régionaux, notamment au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), qui regroupe le Burkina Faso, le Niger et le Mali. Si certains couloirs d’approvisionnement ont été sécurisés et que les attaques contre les civils ont diminué dans des zones précises, des poches de résistance persistent. La restauration de l’autorité de l’État, en particulier dans les zones rurales, demeure un chantier inachevé, malgré des avancées saluées dans certaines régions comme le Gourma et le Macina.
Un plan ambitieux pour mailler le territoire
C’est dans cette dynamique que le gouvernement malien a dévoilé un plan de renforcement massif de ses capacités sécuritaires, à travers le recrutement de 24 000 personnels répartis entre l’armée et les forces de sécurité. À lui seul, ce chiffre représente un bond significatif dans les effectifs des services de défense. Quinze mille soldats seront intégrés aux rangs des Forces armées maliennes, tandis que 9 000 agents viendront étoffer les rangs de la police, de la gendarmerie et d’autres entités de sécurité intérieure.
Parallèlement, six nouvelles garnisons militaires verront le jour dans des localités stratégiques. Ces zones sont souvent situées à la lisière d’axes de circulation critiques ou à proximité de régions à risques. Ce maillage vise à garantir une présence constante de l’État dans des territoires longtemps délaissés, souvent exposés aux incursions armées ou à l’influence de groupes extrémistes.
Moyens matériels et gouvernance au cœur du projet
Le plan d’action 2025-2026, présenté par le Premier ministre Abdoulaye Maïga devant le Conseil national de transition, ne se limite pas à des objectifs numériques. Des investissements conséquents sont également prévus pour moderniser les équipements militaires et améliorer les infrastructures. Si aucun détail précis n’a été donné sur le type de matériel envisagé, la Primature évoque l’acquisition d’équipements « majeurs », laissant entendre une modernisation à la fois technique et logistique des moyens de défense.
Au-delà des aspects sécuritaires, le document gouvernemental aborde également la question de l’accès à l’électricité, avec un objectif fixé à 19 heures de disponibilité quotidienne. Ce volet civil traduit la volonté des autorités d’agir à la fois sur la stabilisation physique du territoire et sur l’amélioration des conditions de vie, deux éléments interdépendants dans la consolidation du pouvoir étatique.
Ce vaste programme représente un virage décisif dans la stratégie malienne de sécurisation et de redéploiement territorial. Il s’agit aussi d’un signal adressé aux partenaires de l’AES, en faveur d’un recentrage sur les forces nationales et d’une coordination militaire accrue au niveau régional.