Le 3 avril dernier, sur les hauteurs des Mamelles à Dakar, le Monument de la Renaissance africaine a soufflé sa quinzième bougie. Inauguré en 2010 par le Président Abdoulaye Wade, ce symbole fort d’unité et de fierté africaine a été célébré lors d’une cérémonie officielle présidée par Khady Diène Gaye, ministre sénégalaise de la Jeunesse, des Sports et de la Culture. En invitée d’honneur : la République du Congo, représentée par la ministre Lydie Pongault.

La date n’est pas anodine. À la veille de l’anniversaire de l’indépendance du Sénégal, c’est toute l’Afrique qui était à l’honneur. Car ce monument, Khady Diène Gaye le rappelle avec conviction, « est bien plus qu’un héritage sénégalais. Il est le miroir de l’Afrique tout entière, le serment gravé dans la pierre d’un continent déterminé à se relever et à renaître ».

Pour la ministre, la Renaissance africaine ne doit plus être un slogan, mais un engagement quotidien. Elle appelle la jeunesse à prendre le flambeau, à faire preuve d’audace, de créativité et de solidarité : « L’Afrique a besoin de vos idées, de votre courage. Vous êtes les artisans d’une nouvelle ère.

L’unité africaine au cœur des discours

Lydie Pongault, son homologue congolaise, a salué l’hospitalité sénégalaise et souligné la profondeur des liens culturels entre les deux pays. Pour elle, l’intégration africaine ne se décrète pas : « Elle se bâtit, pas à pas, dans nos économies, nos institutions, mais aussi dans nos imaginaires ». Elle a mis en lumière les efforts conjoints du Sénégal et du Congo pour encourager les échanges culturels et académiques, notamment à travers la mobilité étudiante et les productions artistiques communes.

Un haut lieu de culture et de pensée panafricaine

Pour Birame Mbarou Diouf, administrateur du Monument, cet anniversaire est aussi l’occasion d’amorcer un tournant : faire du lieu un véritable centre de réflexion et de rayonnement intellectuel africain. Un cycle de grandes conférences est prévu, afin de « restituer à la pensée africaine toute sa vigueur, sa diversité, et sa capacité à penser le monde ».

La célébration a été marquée par un panel inaugural de haut niveau. En duplex, l’égyptologue Théophile Obenga est intervenu sur le thème « L’Afrique dans les mondes ». Il a rappelé la grandeur passée du continent et la nécessité de renouer avec cette puissance. Citant Cheikh Anta Diop et Thomas Sankara, il a appelé à « manifester la puissance africaine pour ne pas être colonisée à nouveau ».