L’Afrique a faim. Pas seulement de nourriture, mais de solutions.

Car pendant que le Nigeria, géant démographique, s’essouffle à cultiver 5,5 millions d’hectares pour récolter péniblement 11 millions de tonnes de maïs, l’Afrique du Sud, avec à peine 3 millions d’hectares, en produit 13,4 millions.

Un paradoxe ?

Non.

Un signal d’alarme.

Le rendement agricole ne dépend pas de la quantité de terre, mais de la vision politique, du choix des outils, et de l’audace scientifique.

 

🌱 1. Le génie génétique, pas la magie

 

5,3 tonnes de maïs à l’hectare en Afrique du Sud contre à peine 2 tonnes au Nigeria. Le fossé n’est pas naturel. Il est stratégique.

L’Afrique du Sud a fait le pari de la science, en adoptant le maïs transgénique dès 1997, avec des variétés résistantes aux insectes, adaptées à ses sols et à ses défis climatiques. Résultat : plus de 80 % des champs de maïs sont aujourd’hui transgéniques.

Le Nigeria ?

En 2024 seulement, le pays a timidement approuvé cette technologie.

Mais les réticences, la peur du changement, et le coût élevé des semences hybrides freinent encore l’adoption massive.

Pendant ce temps, 90 % des agriculteurs nigérians utilisent encore des variétés traditionnelles, peu résistantes, peu productives.

On ne cultive pas le XXIe siècle avec les outils du XIXe.

💰 2. Le poids du capital : entre fermes commerciales et exploitation de survie

En Afrique du Sud, les fermes sont de véritables entreprises : vastes, mécanisées, soutenues par un système bancaire solide. Au Nigeria, ce sont les petits exploitants, souvent en zones rurales, souvent sans titres fonciers, qui portent à bout de bras la production nationale. Sans garanties, sans accès aux crédits, ils sont condamnés à produire peu, à perte, dans la précarité.
Les initiatives comme Anchor Borrowers et NIRSAL ont apporté un souffle d’espoir, mais ne suffisent pas à bâtir une politique agricole robuste. Il faut des financements pérennes, diversifiés, innovants. L’agriculture ne doit plus être vue comme une activité de subsistance, mais comme une industrie stratégique.
🚜 3. Mécanisation et intrants : le gouffre abyssal
Un chiffre résume tout :
7 kg d’engrais par hectare au Nigeria, contre 91 kg en Afrique du Sud.Même décalage du côté des tracteurs :
0,06 tracteur par km² au Nigeria contre 43 en Afrique du Sud.La conséquence est inévitable : des sols appauvris, des rendements faibles, une dépendance aux aléas climatiques.
Le Nigeria cultive, mais sans les moyens modernes de cultiver efficacement.
Sans engrais, sans machines, sans formation, on n’avance pas. On s’épuise.

🧭 Une urgence stratégique

 

L’écart entre le Nigeria et l’Afrique du Sud ne relève pas du hasard.

Il est le fruit de politiques cohérentes, de décisions courageuses, de partenariats public-privé solides.

Si le Nigeria veut transformer son agriculture, il devra :

– Accélérer la vulgarisation des semences améliorées,

– Réorganiser l’accès au crédit agricole,

– Moderniser les pratiques agricoles,

– Stimuler les investissements privés,

– Et surtout, sortir de la logique d’assistanat pour entrer dans une vision d’autonomie et de performance.

 

L’Afrique n’a pas le droit à l’improvisation.

Car l’enjeu va bien au-delà du maïs :

Il s’agit de nourrir nos peuples, de créer des emplois dignes, et de reprendre le contrôle de nos terres et de notre avenir.

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